S’alimenter en Amazonie française : la grande loterie

Alors qu’on se désole des ouragans qui naissent dans l’Océan atlantique et balayent tout sur leur passage en traversant la mer des Caraïbes jusqu’au sud des Etats-Unis, le Mexique et l’Amérique centrale, la Guyane profite quant à elle d’une certaine quiétude : c’est la saison sèche[1]. Qui dit déficit en eau dit aussi moins de ressources alimentaires en forêt. C’est un peu la saison de la « dèche » pour tout ce petit monde de la forêt tropicale et pour les hommes aussi. Mais comme on peut maintenant trouver de la viande de cochon-bois en abondance dans un hypermarché de Cayenne, alors on respire ! On ne risque pas d’avoir faim.

Les gens des villes de l’île de Cayenne peuvent en effet se réjouir de trouver de la « viande-bois » à domicile. En revanche, les gens de la campagne, ceux qui résident en forêt – la fameuse maison qui brûle – et dépendent exclusivement de cette ressource alimentaire traditionnelle pour leur survie devraient voir leur garde-manger fondre au soleil des tropiques. La « Bushmeat crisis » connue aujourd’hui en Afrique devrait donc bientôt se généraliser en Guyane, comme partout ailleurs en Amazonie. Le phénomène n’est pas nouveau et la viande de maïpouri était déjà en vente dans les supermarchés il y a vingt ans. Les conséquences à moyen terme d’une telle commercialisation dans un contexte de population en perpétuel essor se lisent dans les divers rapports et études sur la chasse en Guyane.

Je garde en mémoire une discussion avec des Oyampis de Trois-saut à Cayenne en 1987. J’apprenais qu’ils devaient aller de plus en plus loin pour chasser et pêcher. Déjà, ils me parlaient de la forte pression de chasse exercée par les orpailleurs brésiliens, côté Brésil à cette époque. Depuis, je parierais que cela ne s’est pas beaucoup amélioré. Se nourrir en forêt va vraiment devenir une véritable loterie si on commence à commercialiser la viande de brousse sous cette forme. A ce rythme-là, notre forêt guyanaise va vraiment se vider de ses animaux.

En saison sèche, les plantes ne sont plus arrosées et les animaux frugivores et herbivores n’ont plus grand-chose de succulent, dans tous les sens du terme, et verdoyant à se mettre dans la bouche, sous la dent et dans l’estomac. Idem pour les hommes. Il suffit de regarder l’étal des marchés en avril pour voir que la saison des pluies apporte habituellement son lot de consolation sous forme de fruits colorés, juteux et charnus et de légumes verts variés, très appétissants. Rien de tel en septembre et en octobre. Cette saison c’est un peu notre hiver tropical. Mais, en Guyane, il n’est pas question d’hibernation en attendant les jours meilleurs. Sous d’autres latitudes, tempérées celles-ci, les plantes et les arbres perdent leurs feuilles, se mettent en repos hivernal, ou tout simplement disparaissent de la surface, restant en vie ralentie ou en dormance sous la terre et dans le sol. Les animaux, eux, s’endorment comme les marmottes (cousin lointain de notre agouti régional) ou vivent sur leurs réserves de gras ou de nourritures dans leurs terriers et gîtes. Cette période « hivernale » n’est pas une saison de tout repos pour autant. Il y a bien quelques plantes qui fleurissent ici et là mais ce n’est pas encore le grand boum multicolore printanier. Les animaux qui depuis quelques temps ne trouvent plus leurs ressources favorites sont adaptés à ces contraintes environnementales. Cela a mis des milliers voire des millions d’années pour qu’un équilibre encore assez fragile s’installe entre faune et flore. Aujourd’hui, les animaux composent avec les variations du climat qui déterminent les rythmes annuels des périodes de floraison et de fructification des plantes respectivement des périodes riches ou pauvres en ressources alimentaires.

La faune guyanaise s’accommode généralement bien de ces périodes de disette temporaire en modifiant son régime alimentaire. Par exemple, les singes capucins et les singes tamarins à main-jaune, frugivores pendant la saison des pluies seront surtout insectivores en saison sèche. Leur vivacité et leur agilité leur permettent de capturer les sauterelles arboricoles tout aussi rapides qu’eux à se déplacer au cœur des couronnes des arbres. Une troupe de singes baboun ou singes hurleurs roux, plus nonchalants aussi en saison sèche, au régime majoritairement folivore, se contenteront des jeunes feuilles aux faibles teneurs en tanin et faciles à digérer. Ils consommeront aussi beaucoup de fleurs quand les arbres wapa et manil[2] se couvriront d’inflorescences et se recentreront sur leur domaine vital. Les pakiras et les cochons-bois, les deux espèces locales de cochons sauvages, respectivement le pécari à collier et le pécari à lèvres blanches, se gaveront de vers de terre en retournant le sol. Ils y dénicheront au passage les graines enterrées par les agoutis et les acouchis pendant les beaux jours d’abondance. Ces graines mises en réserve dans des garde-manger au cours de la saison des pluies seront très vite récupérées par les rongeurs au cours de la saison sèche, en principe seulement, si elles ont échappé aux pécaris. Il n’y a que le kwata ou singe-araignée qui, contre alizés et marées, essaiera de conserver un régime composé de fruits, quitte à se déplacer sur de plus longues distances. Certes, sa grande taille et sa morphologie élancée, ses capacités de locomotion by brachiation et ses réserves de gras accumulées au cours de l’année, surtout en consommant des pulpes lipidiques de noix des muscadiers locaux yayamadou[3] qui lui permettront d’attendre les jours meilleurs, quitte à faire un petit régime !

Et les hommes dans tout cela me direz-vous ? Et bien, ils doivent suivre les mêmes règles et changer leurs habitudes alimentaires, sinon quitter la forêt. Les hommes vont donc modifier leur activité et pêcher plus souvent, les prises de poissons étant rendues plus faciles depuis que le niveau des eaux a baissé. C’est le temps de la nivrée[4] et des poissons séchés, ou salés, réserves pour les mois à venir en attendant de reprendre la chasse. C’est aussi le moment de préparer l’abattis, de couper et de brûler une petite parcelle de forêt puis d’attendre les premières pluies pour planter le manioc. Mais quand il n’y a plus de ressources vivrières et lorsque celles-ci deviennent impropres à la consommation car polluées au mercure par exemple, il devient de plus en plus difficile de s’alimenter en saison sèche en forêt tropicale.

En septembre et en octobre, il fait donc plutôt chaud en Guyane. Depuis les mois de juin et juillet, nombre d’arbres ont perdu tout ou partie de leurs feuilles même si on parle ici de forêt sempervirent. Ces feuilles s’accumulent au sol où elles ne décomposent pas faute de pluie et d’activité microbienne. Le sol est alors recouvert d’une épaisse couche de litière qui ne disparaîtra que deux ou trois mois plus tard, au moment du retour des pluies en novembre-décembre. La voûte forestière et le sous-bois sont plus éclaircis. Cela se ressent en particulier dès les premières heures chaudes de la journée. Dès que le soleil s’élève vers 9-10 heures du matin, on regrette vite la saison des pluies qui rafraîchissait l’ambiance forestière. On commence à transpirer, on fatigue tous plus vite et la forêt devient bien calme ; une chape de chaleur s’abat sur la forêt. Si c’est la saison idéale pour poser des pièges appâtés, par contre, ce n’est pas forcément le meilleur moment pour les inventaires ou la chasse à vue puisque les animaux se déplacent moins et minimisent leurs dépenses d’énergie. Le gibier devient en effet rare à débusquer. Le chasseur a de plus en plus de difficultés à le mettre en joue et cela d’autant plus qu’il se déplace en terrain « miné » avec son épaisse litière. En effet, dans ces conditions, les animaux comme les hommes éviteront de se déplacer car les pieds et les pattes qui froissent les feuilles et font craquer la végétation sèche en alerteraient plus d’un, prédateur ou proie.

La rareté du gibier de terre a aussi déteint sur celle du poisson de rivière, et cela pendant toutes les saisons rendant donc encore plus difficile l’alimentation en forêt tropicale guyanaise. L’arrivée massive de chercheurs d’or et de leurs familles qui se sont installés à proximité des zones de vie des populations amérindiennes et bushi-nenge ont entraîné une augmentation de la demande en viande de brousse et en poisson. En conséquence, outre les atteintes à l’environnement qui découlent de l’orpaillage, les ressources alimentaires s’épuisent d’où une recherche de victuailles qui est devenue de plus en plus aléatoire, en saison sèche comme en saison des pluies, pour les populations autochtones. C’est un peu comme si on passait du loto national au loto européen. Pour espérer empocher une somme bien rondelette, le gros lot, soit suffisamment de viande pour nourrir sa famille, il faut aller de plus en plus loin, passer plus de temps dehors. C’est comme s’il fallait jouer plus souvent, avec de plus grosses mises en espérant rafler le jackpot. Mais à force, on y laisse ses plumes, sauf un, le chasseur professionnel !

Comme la chance de rencontrer un gros gibier est proportionnelle à sa densité, lorsque leurs mouvements sont diminués en saison sèche, on peut alors aisément imaginer qu’on a presque autant de chance de rencontrer un groupe de pakiras ou un tapir en saison sèche que de gagner au loto avec un bulletin à 3 ou 4 chiffres. Et comme la recette est fonction du nombre de joueurs et de gagnants, plus il y a de gagnants et moins on engrangera de gains. C’est un peu pareil avec le gibier. Plus il y a de chasseurs, et moins il y aura de morceaux de viande de chasse dans l’assiette. Les choses se corsent vraiment lorsque l’on vise le gros lot, la cagnotte, la troupe de cochon-bois, le haut du pavé en matière de gibier, avec un nombre de prises qui se compte par dizaines, voire exceptionnellement avec un chiffre à trois numéros. Sachant qu’un cochon-bois, c’est en gros 10 à 15 kg de viande, cela rembourse allègrement le prix des cartouches. Vu le nombre de postulants au « tir au pigeon », la recherche du graal du joueur invétéré est comparable à celle du chasseur professionnel qui ne recherche que les grosses prises. Cette quête du gros lot est la seule qui ait une valeur commerciale à ses yeux. Pour ce billet gagnant, il y a du monde au portillon et les élus se comptent sur les doigts de la main, d’une seule main, voire sur 1 ou 2 doigts !

En 20 ans, le nombre de bouches à nourrir en ville, et en forêt (notamment sur les sites d’orpaillage), a fortement augmenté. Depuis la loi de décentralisation, on est passé de 60.000 au début des années 1980 à plus de 150 000 en 1999, et les différents scénarii donnent une fourchette comprise entre 300.000 et 600.000 en 2030. Le nombre d’animaux, sur terre comme dans l’eau, ne s’est pas pour autant multiplié comme les petits pains, et n’augmentera pas, bien au contraire. Il y a une analogie entre le loto et l’alimentation en forêt, à une petite exception près que le chasseur autochtone sait, ou tente, de maximiser ses chances au « tirage ». De même, le joueur de loto tentera diverses combinaisons, lira tous les manuels supposés le faire gagner plus facilement, évitera les numéros les moins fréquents et plébiscitera les numéros « gagnants », dans l’espoir vain (?) de « choisir » la bonne combinaison. Nombre de sites internet et d’ouvrages analysent ces tirages bi-hebdomadaires. Les statistiques sont à la fois encourageantes et décourageantes, c’est selon qu’on est joueur ou pas. Encourageante car on peut se dire qu’on est toujours passé si près du but que la prochaine fois, ce sera la bonne. C’est comme quand on loupe de peu la biche qui s’enfuit dans le sous-bois sans demander son reste. Décourageante, car une analyse fine de ces innombrables séries de numéros montre que la chance de gagner est vraiment liée au hasard. Et quand le nombre de joueurs s’élève à des millions, il faut avoir une foi aveugle pour se risquer à déposer son coupon chez le buraliste du coin de la rue. Mais, paradoxalement, tout est question de hasard. Le chasseur qui part pendant une journée et se déplace le long des crêtes à la recherche d’une ou plusieurs proies est aussi dépendant de ce hasard. Le choix alternatif, souvent fait par des chasseurs soucieux de soulager leurs jambes, est de se poster sous un arbre en fruit et d’attendre, d’attendre, d’attendre… A force de patience, il peut tout aussi bien ne rien voir venir comme très vite rentrer au carbet la besace pleine à craquer. Tout est fonction du hasard des floraisons et des fructifications qui influencent les déplacement des animaux également à la recherche de nourriture. On peut aussi se lasser et partir un peu trop tôt, ou arriver un peu trop tard.

Contrairement au loto, on ne remet pas en jeu les « numéro-animo » dans la grande sphère ludique et, petit à petit, à force de tirages au hasard, le nombre de lots diminue, inexorablement, jusqu’à plus soif, ou faim. Le naturaliste comme le chasseur ont tous les deux de bonnes chances de rencontrer un tapir. Dans le premier cas cependant, c’est un tirage avec remise en jeu, alors que dans le second cas, on ne joue qu’une seule fois, sauf si on rate sa cible ! A force de répétition et de patience, le naturaliste peut espérer voir plusieurs espèces d’animaux sauvages, certaines plusieurs fois par jour comme les singes et les agoutis dont les domaines vitaux ne sont pas trop étendus. A l’inverse, le chasseur épuisera progressivement le cheptel ainsi que ses chances ultérieures de gagner au tirage. En saison sèche, il lui faudra donc aller toujours plus loin, toujours plus haut, sur les crêtes et les layons pour s’alimenter. Il sera forcé d’étendre ses zones de chasse au point d’épuiser une région entière, puis une autre, tout un pays, toute la forêt. On parle alors de forêt vide, car elle est vidée de toute sa faune, du moins de celle qui est la plus visible et la plus goûteuse. Il s’agit grosso-modo de 10 pour cent des espèces animales qui représentent tout de même cinquante pour cent de la biomasse totale des animaux à plumes et à poils d’une forêt tropicale sud-américaine.

Mais le ciblage des « lot-animot » n’est pas si hasardeux que cela. L’expérience du chasseur comme celle du naturaliste est un facteur non négligeable. Un bon chasseur, un bon zoologiste, avec quatre bons yeux, quatre bonnes oreilles, un bon sens de l’observation, une bonne connaissance de l’histoire naturelle, seront plus efficaces dans la recherche de nourriture et de sujet d’étude. C’est une recherche qui est biaisée car non aléatoire. En science, il faut même dans certains cas éviter ce biais en rendant le plus aléatoire possible les relevés faunistiques en alternant les chemins parcourus et en modifiant les points de départ. Par contre, pour le chasseur, il conviendra de maximiser ces biais pour augmenter ses chances de rencontrer un type de gibier, les plus gros de préférence, comme le pakira, le cochon-bois, la biche ou le tapir. On délaissera même les autres petits animaux qui ne valent pas le prix de la cartouche sauf s’il n’y a vraiment rien pour casser la croûte. Le chasseur qui arrivera à rapporter les plus belles pièces sera bien considéré ; c’est un homme à marier potentiel. Mais le naturaliste que je suis, par ailleurs déjà marié, évitera à tout prix de biaiser les données car elles vaudraient le rejet de ses travaux par la communauté scientifique qui aime plus que tout les tirages aléatoires. Je ne serais même pas étonné d’y trouver la plus faible représentation de la société civile en joueurs de loto et autres jeux de hasard. Si les capacités visuelles ou auditives sont altérées, pas seulement à cause de l’âge, alors les espèces de gibiers peuvent dormir sur leurs deux oreilles! Enfin, si le chasseur comme le zoologiste sont affectés d’une légère infirmité comme du daltonisme[5], alors une partie de la faune ne sera pas repérée et se sortira indemne de cette chasse ou sera sous-évaluée dans les inventaires. Je veux ici parler des singes et autres volatiles à dominance rouge ou rousse qui passeront inaperçus même aux meilleurs d’entre eux s’ils sont trichromates déficients. Heureusement que les singes hurleurs guyanais et les coq-de-roche ne sont pas particulièrement recherchés, sauf peut-être pour les derniers par les trafiquants d’oiseaux rares. Ce n’est pas le cas du singe-araignée et des toucans de cuvier, ou grand toucan, qui noirs de livrée et de plumage se détachent bien dans le feuillage et sont aussi plutôt bruyants et facilement repérés dans la canopée.

Même le chasseur le plus expert ne pourra prétendre rechercher son butin de manière non aléatoire et systématique ; il rentrerait alors souvent bredouille. C’est pourquoi, tout en recherchant des proies privilégiées comme le tapir, le pakira et le cochon-bois, personne ne crachera sur d’autres gibiers abondants en travers du chemin. Ce type de proie est tributaire du type de forêt qui est prospectée ainsi que de la saison, sèche ou pluvieuse. Tout cela, les chasseurs autochtones et les scientifiques le savent bien, les premiers par l’expérience et leur savoir traditionnel, les seconds par des études approfondies de chacun des groupes d’animaux. En règle générale, plus le gibier est de grosse taille, plus il faudra parcourir des dizaines de kilomètres, voire des centaines avant d’en rencontrer, de le mettre en ligne de mire, le tirer, l’abattre avant qu’il ne soit à nouveau devenu une ombre, un souffle, un frémissement de végétation dans l’épaisseur du sous-bois ou de la canopée. C’est sans compter le nombre de fois où le chasseur croise la cible sans pouvoir espérer un instant la rapporter dans le katouri-dos, dans le congélateur du 4×4 ou de la pirogue. L’expérience du sous-bois feuillu qui s’ébranle rythmé par le galop du tapir invisible est lui aussi un moment inoubliable. Les aboiements des pakiras et les claquements de dents des cochon-bois sont des éléments qui attestent de la présence à quelques pas de plusieurs dizaines de kilos de viande de brousse.

Mais si on se met à vendre de la viande de gibier dans les supermarchés[6], alors toutes les statistiques sont faussées. C’est comme si un seul joueur, un chasseur professionnel, passait son temps, tout son temps, à jouer seul tous les numéros et partageait ses gains avec d’autres, les consommateurs, qui ne perdent pas leur temps à réfléchir (à marcher), à cocher (à viser), à jouer (à tirer), et se contentent d’empocher les gains (d’acheter la viande en ville). On risque de faire sauter la banque. On risque aussi de voir très vite toutes ces espèces d’animaux passer du statut d’espèces répandues et abondantes (Widespread and abundant) à en danger critique d’extinction (Critically endangered)[7]. Aujourd’hui, certes, les pécaris ne sont pas en danger en Guyane, voire sont considérés à juste titre comme des espèces abondantes. Cependant, les cochon-bois sont potentiellement en danger et sont même devenus rares au Mexique, à Belize et au Costa Rica. Au Brésil, tous les animaux sont protégés y compris ceux qui sont abondants comme les pécaris. Qu’est-ce qu’on attend en France pour prendre exemple sur notre proche voisin, un précurseur en matière de conservation de la forêt tropicale[8]? Il ne faudrait pas attendre la disparition de ces espèces pour s’occuper de leur protection et de leur conservation. Il y a aujourd’hui suffisamment d’études en Amérique du sud qui montrent que la chasse commerciale est une catastrophe économique et sociologique pour les populations autochtones ne trouvant plus suffisamment de protéine animale pour se nourrir en forêt. La France devrait donner le bon exemple, notamment si elle envisage de se doter d’un Parc National en Guyane faisant face au Parc Tumucumaque au Brésil, le plus grand parc National du Monde.


[1] La saison sèche est aussi la saison de la pêche en Guyane ce qui donne du répit à la faune terrestre et lui permet de se repeupler et de souffler dans une période sensible. Cette chronique a été publiée le 5 octobre 2005 sur www.blada.com

[2] Eperua falcata (Fabaceae) et Symphonia globulifera (Clusiaceae)

[3] Virola spp., Myristicaceae

[4] Voir chronique 3

[5] voir chronique 5

[6] A la date de la publication de cette chronique en ligne.

[7] http://www.redlist.org/

[8] Voir chronique 13